De mon premier match de football américain

Passage obligé d’une année en Amérique du Nord, le match de Football américain. Vous allez me dire qu’au Canada le hockey est plus pertinent MAIS 1) c’est prévu et 2) apparemment la ligue et les joueurs ont des rapports conflictuels en ce moment (Noémie qui vous parle d’actualité sportive, on aura tout vu (Noémie qui parle à la 3ème personne, idem))

Bref, le 7 septembre (oui bon je suis à la ramasse niveau article, je sais) Sherbrooke rencontrait McGill et nous étions au rendez-vous dans les gradins du Stade Molson (celui là même où avait eu lieu Discover McGill).

Coucou!

A ce moment là on était encore naïfs, on se disait que McGill était la 1ère université du Canada, donc on allait forcément écraser Sherbrooke, FORCEMENT.

Et baah non. On n’a pas compris grand chose aux règles, à ce qu’il se passait etc. Par contre le dernier des imbéciles aurait compris qu’on se prenait une raclée. Au 3ème quart temps on était toujours à 0, heureusement on a fini à 14 à 44. L’honneur est sauf (mais bien amoché quand même). J’ai appris par la suite que ça faisait 3 ans que McGill n’avait pas gagné un match de Football américain.

Par contre ils ont battu Harvard en Quidditch et ils sont champions nationaux en Hockey. Tout n’est pas perdu.

Bref, tout ça ne nous a pas empêché de faire comme dans les séries, c’est à dire de manger et de boire:

Gastronomie Nord-américaine (1)

Gastronomie Nord-américaine (2)

Le tout arrosé de bières achetées auprès de filles déambulant dans les gradins.

Comme on ne comprenait rien, on s’est moqué des pompom girls et de leur expression niaise, et on a comparé les footballeurs (pas tous très musclés, loin de là hein, le mythe est brisé). C’était drôle

Oh comme elles sont mignooonnes!

Oooh la belle représentation de la société patriarcale!


 

Les supporters et la mascotte étaient également propices au rire:

Un oiseau migrateur en kilt. Normaaaal

« Fuck Sherbrooke! »

Bref, on n’a pas suivi le match, mais on a eu notre dose de « je vis dans une série américaine! » et on a bien ri.

De la solitude – ou pas.

J’ai plein de longs articles à vous écrire mais suite à un problème technique, il faudra attendre demain. En attendant voici un petit article impulsif

——–Hier, j’ai emménagé dans mon nouvel appartement. Je n’aime pas les déménagements mais j’adore les emménagements, tout mettre à sa place, créer un endroit qu’on va aimer. Bref, ça allait plutôt pas mal, d’autant que les 2 colocs rencontrés pour le moment ont été super cool. Motivée, j’ai décidé que le lendemain j’allai m’atteler à toutes les choses qui me restaient à faire.
——–Malgré tout, je me suis sentie un peu seule ce matin quand ni X ni YX* n’étaient là pour petit-déjeuner avec moi ou me proposer une sortie dans la journée. Et après quelques heures dans Montréal, après ne toujours pas avoir pu ouvrir un compte bancaire et avoir atteint la limite de retrait de ma CB, après avoir souscrit à un forfait et après que le vendeur m’ait dit que oh en fait votre portable cellulaire n’est pas compatible, on en a si vous voulez, le moins cher est à 125$, avec engagement, j’ai bien cru que j’allai éclater en pleurs en pleine rue. J’étais vraiment seule, bientôt sans argent, et sans portable pour appeler à l’aide – je n’avait même plus 1ct sur mon crédit français. A tel point que j’ai bien failli ne pas rejoindre les autres sciences pistes à une soirée que j’avais moi même proposée.. Mais, je me suis forcée…
…Et j’ai donc passé une très bonne soirée à l’OAP (aka Open Air Bar) où la bière est bonne et les cheeseburgers pas chers 🙂 On a commencé par partager nos emmerdes, pour nous rassurer mutuellement, et fini par partager nos bons plans et faire des projets. C’était bien. Vraiment.

En plus, mon amour des guirlandes a été satisfait.

En rentrant je me suis dit qu’il fallait continuer comme ça: j’ai donc contacté tous les montréalais/mcgillien que je connaissais pour (enfin) les revoir. Ils m’ont presque tous répondu. Et ils m’ont tous proposé un portable. C’est con, mais ça rassure.

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* Vous allez entendre parler d’eux dans les prochains articles!

De l’atterrissage

Ou: La mémoire sélective optimiste

Puisque le concept l’idée du blog est de parler de ce que je vais retenir de cette année; je préfère tout de suite vous mettre au courant de certains points importants concernant ma mémoire: autant pour les études son niveau d’efficacité et d’objectivité est acceptable, autant sur le plan personnel il y a quelques petites imperfections.

*Suspens insoutenable*

Le fait est que, dès qu’une période de ma vie s’achève, je l’idéalise forcément et, des années plus tard, je ne me souviens que des bons moments. Je zappe partiellement ou totalement les épisodes chiants, douloureux voire honteux (sauf si ils sont drôles, dans ce cas je les raconte à mes amis). La conséquence est que, à moins d’un examen approfondi de ma mémoire, si vous me posez une question sur une période de ma vie je vais vous dire que c’était génial – bon ok sauf, peut être,  pour l’année de la 5ème. C’est hyper ingrat comme année. On commence la Physique-Chimie…

Pour cette raison je ne vais pas vous parler du départ, du décollage et des larmes que j’ai – presque – bien retenues dans l’avion. Parce que je sais que, dans quelques mois, je ne m’en souviendrai absolument pas. Par contre je me souviendrai toujours (haha) de l’atterrissage.

Il est à peu près 20h heure locale quand l’avion commence sa descente, l’annonce du pilote – heureuse initiative – me réveille. Seconde heureuse initiative, je regarde par le hublot (merci papa et maman pour m’avoir sans cesse répété « regarde le paysage » quand je m’ennuyait en voiture). Ça a commencé par une mer de nuage éclairée par la lumière chaude mais tamisée du soleil couchant. Ça a continué avec cette même lumière sur le Saint Laurent. Et ça s’est achevé en voyant les maisons à la nord-américaine, les stades de baseball et les champs tout en longueur. Ça m’a renvoyé 6 ans en arrière (sur le moment j’ai pas calculé, là tout de suite ça me fait un petit coup de vieux…) et je me suis souvenu du quartier et de la maison d’Amber, des matchs qu’on allait voir le week end ou après les cours, et des paysages tout simplement. Je me suis souvenue de ce sentiment que j’avais là-bas qui est celui de ne pas toujours se dire qu’on pourrait être meilleure, celui d’être soi, à sa place. Peut être que je n’aurai pas ce sentiment à nouveau cette année mais peu importe, ce n’est pas le propos. L’important c’est que, sur le moment, ce souvenir, couplé à l’indicible beauté et à la pureté de la vue, m’a fait oublié toute la tristesse et l’anxiété liées au départ. Il a collé un gros sourire sur ma face, sourire qui ne m’a toujours pas quittée depuis (et ce malgré une journée passée entre la RAMQ, le Service Point de McGill et autre banque, vendeurs de forfaits mobiles, de cartes de transport etc. etc.)

Des bagages et des dernières fois

Ou: J-7

Ça y est. Toutes les procédures d’immigration sont terminées, je suis huitième sur la liste d’attente pour The Underground Economy et j’ai même pris mon dernier rendez-vous chez le coiffeur.

Underground Economy, here I come.

Mais. Je n’ai toujours pas commencé mes bagages. Valises et habits jonchent le sol de ma chambre, s’effleurant, se touchant presque parfois, sans pour autant jamais s’adopter (Renard du Petit Prince inside).

Mon cerveau fait des connections étranges…

Sûrement parce que je ne réalise pas. Mon cerveau zappe l’année prochaine quand il s’agit de se projeter dans le futur. Si on en croit mes souvenirs des 2 grands départs de ma petite vie – vers Toronto pour 3 mois, vers Paris pour 2 ans et plus si affinités – j’ai toujours été comme ça. La première fois je n’ai réalisé qu’une fois seule avec des anglophones dans la voiture, la deuxième fois quand je me suis retrouvée seule devant la gare de Grenoble.

En mode « mais qu’est ce que je vais devenir? »

Jamais de la vie. (Ou si)

Cela dit il y a déjà des moments où je m’approche de ce sentiment. Genre les dernières fois où j’ai vu Paris, mon appart et mes colocs d’amour, ou ma bestah.

Je fais d’ailleurs des rêves très étranges où je suis logée chez des amis montréalais, à mon arrivée ils me préviennent qu’il n’y a pas de lit disponible pour moi, puis je vois le petit-déjeuner déjà prêt sur la table: des cornflakes trempant dans une sorte de yaourt/gelée rose servis dans des saladiers. Bienvenue dans mon inconscient.

Je n’ai trouvé aucune interprétation plausible dans le dictionnaire des rêves.

Bref, finalement, je crois qu’il vaut mieux tenter une autre méthode, histoire de calmer mon pauvre cerveau déjà bien atteint. Du coup je pense aux futures premières fois. Mes premières élections québecoises (expliquées et commentées par Chris), ma première session de ski hors d’Europe, mon premier restau montréalais (probablement avec, ou en suivant les conseils de, Arielle), ma première poutine, mes premiers shots de tequila montréalais avec Simon (depuis le temps qu’on doit les boire) et – qui sait – mes premières aurores boréales.

Ça va définitivement être le fun.

Allez, je commence mes valises. (demain).

Now there’s a way and I know that I have to go away.
I know I have to go.