De ce moment où je devais écrire un rapport de 3A et où j’ai fait le bilan de mon année

Bon, j’ai 15 000 articles en retard, sur Boston, le ski, les brunch, Québec, le printemps, la cabane à sucre, les ciels d’hiver, le Charlevoix etc. etc. etc.

Ce semestre a été plus intense – sur à peu près tous les plans sauf peut être sur celui universitaire – et j’ai eu du mal à rester au niveau. Promis, je me rattraperai une fois rentrée en France, je m’installerai dans le jardin au soleil sur le hamac et je vous raconterai tout – ou presque.

En attendant, mes cours sont finis, la chaleur est enfin revenue sur Montréal et j’en profite du mieux possible. Plus que 3 semaines… Et plus qu’une semaine pour écrire mon rapport de 3A.

Que je n’ai pas commencé. La principale raison est que ça m’emmerde et que je trouve ça bidon (genre, comparer les cultures, ce qui revient à nous demander presque directement de généraliser et de bullshiter, sérieusement…) Et aussi ça me fait repenser à cette année et finalement je me perds à penser à des choses que je ne pourrait pas écrire dans mon rapport. Donc j’ai décidé de l’écrire ici – promis, zéro bullshit et zéro généralisation.

Il est 3h du matin, ce ne sera peut être pas exceptionnel mais je me lance.

On ne va pas se mentir, cette année a été assez dure. Pas à cause de Montréal, j’aurai pu être n’importe où (oui, oui, même en France) ça aurait été aussi dur. On dit souvent que s’éloigner d’un problème ne le règle pas. Dans mon cas je ne pouvait de toute façon pas m’en éloigner, je l’ai bien ignoré et il a fini par empirer, mais au risque de me répéter ça n’avait rien à voir avec la 3A en elle-même. Oui je réalise bien que ces dernières phrases sont cryptiques et que vous ne comprenez sûrement rien, si vous êtes proches de moi vous avez peut être compris sinon vous pouvez toujours prendre des nouvelles, et sinon contentez vous de ça.

Mais j’ai commencé à régler les problèmes et je crois que c’est l’essentiel. Et ça c’est grâce à Montréal. Peut être en partie grâce à l’éloignement et en tout cas fort certainement grâce à certaines personnes que j’ai rencontrées ici. J’ai enfin pris le temps d’essayer de savoir qui j’étais. J’ai un peu fait ma crise d’adolescence à 20 ans. Il était temps. Ou était ce peut être ma crise de la quarantaine en avance. Il n’est jamais trop tôt. Qui sais.

Le point important dans tout ça c’est que j’ai survécu (et j’en suis sortie plus forte – oui ça parait bullshit et cliché mais ça ne l’ai pas, ou juste un peu).

Et j’ai changé de couleur de cheveux aussi (accessoirement).

Et, beaucoup moins accessoirement, j’ai rattrapé nombreuses de mes lacunes cinématographiques (cf. infra, thanks Mitch), notamment Star Wars – plus jamais ne serai je celle qui n’a pas vu Star Wars. C’est limite comme  » » » »perdre sa virginité » » » »: beaucoup de pression sociale et culturelle… pour pas grand chose (non je n’ai pas absolument adoré Star Wars – call me a snobby bitch – LOTR est clairement mille fois mieux, Retour vers le futur aussi)

Et j’ai appris à aimer la France – surtout pendant le premier semestre. Enfin, j’ai réalisé à quel point je l’aimais plutôt. J’adore Montréal et le Québec, mais je ne pourrais jamais faire ma vie ici. Bien sûr, il y a plein de choses et de gens et d’événements à critiquer en France (bref de quoi faire râler les français qui perdraient tant de leur charme sans ça). Mais il y a aussi tellement de choses absolument géniales, et qui m’ont manquée, et dont voici une liste non-exhaustive:

  • Nos (merveilleux) transports en commun (Je promet (d’essayer) de ne plus jamais râler contre la Ratp et de toujours me remémorer les bus de la Stm si jamais l’envie m’en prends)
  • Le vin à 3€
  • Notre urbanisme (et la beauté de nos villes et villages – sans rire)
  • L’inclusion des taxes dans le prix affiché
  • Le TGV (et les billets prem’s, et la carte 12/25, et les compagnies d’avion low-cost)
  • Les manifestations pour tout et tout le temps
  • Les petits cinémas d’art et d’essai parisiens (Cinémas Action mon amour, vous m’avez tant manqué)/ Les multiplex encore – parfois et en certains lieux – raisonnablement abordables
  • Le (vrai) café
  • Les (vrais) pains au chocolat
  • Le fromage dont le prix ne dépends pas de la quantité disponible à l’importation
  • L’absence totale de Fruit Loops (cette abomination céréalesque) et autres produits si éhontément industriels dans les supermarchés français
  • La vue sur le parc Montsouris (aka pouvoir observer les gens discretos depuis mon mini-balcon au quatrième étage)
  • La possibilité de porter autre chose qu’une doudoune et des bottes d’hiver pendant la moitié de l’année
  • Les Alpes (et les paysages français en général) (NB: peut être lié au fait que je ne soit pas allée dans les Rocheuses, et encore)
  • Pouvoir choisir mon médecin et en changer tant que je veux (et plus généralement notre système de santé)
  • Ne pas avoir besoin de m’endetter pour étudier
  • Payer un prix plus que raisonnable pour mon forfait de portable cellulaire
  • Admirer les Nymphéas (n’importe quand et gratuitement) (plus généralement: nos musées)
  • Ne pas avoir à payer pour une échographie (non je ne suis pas tombée enceinte, une échographie peut être nécessaire dans de nombreuses situations, don’t freak out)
  • Le printemps (seriously, on est passé du plus profond hiver à l’été en quelques jours)
  • Le fait que tous soit de façon générale moins commercial (exemple probant: les fêtes en tout genre, 100$ de budget moyen pour Halloween…)
  • Les français (même si on est tous snobs et chauvins et râleurs, je nous aime tendrement)
  • Les petits commerces de proximité
  • L’absence de frontières (aka l’UE)(les gardes frontières américains et leur toute relative sympathie ne vont probablement pas me manquer)
  • Ne pas avoir besoin d’un GPS pour me retrouver dans les stations de ski

Mais contrairement à ce premier semestre, ces derniers jours, je n’arrête pas de faire mentalement la liste de tout ce qui va me manquer, et je vous la livre également aujourd’hui dans le désordre et une fois de plus de façon non-exhaustive:

  • Les samosas de McGill ( ❤ )
  • Les soirées film avec Mitch (sans qui ma culture serait toujours honteuse et lacunaire)
  • Les nuits dans le bus (et les voyages de façon générale)
  • Les brunch (qui ne me ruinent pas)
  • Le multiculturalisme – et la tolérance en général (les gens portent des voiles ou des turbans, ou sont gays, ou pas et get over it, tout va bien, la Terre continue de tourner avec le Canada sur sa surface. En plus au passage grâce au multiculturalisme j’ai appris plein de nouvelles recettes – sérieusement, je sais faire des raviolis chinois maison – ce qui est trop cool.)
  • (en parlant de raviolis) Les week-ends chez X et YX, et les longues discussions avec YX
  • Passer au dessus d’un canal verdoyant quotidiennement
  • Les couleurs du ciel (aaah les coucher de soleil depuis ma fenêtre…)
  • Les sous-bois dans les stations de ski
  • La tire d’érable
  • Les mardis soirs à Cinema Politica
  • Pouvoir rire et parler avec un prof sans sentir le poids de la hiérarchie planer au dessus de nous telle une épée de Damoclès (je n’exagère pas du tout, du tout, ce n’est pas mon genre.)
  • Bosser Faire la sieste dans les sofas du SSMU (rien à voir avec le pauvre canapé Ikea du BDE)
  • Midnight Kitchen
  • Ne pas être abordée dans la rue quotidiennement pas des mecs lourds (et pourtant je n’habitais pas dans un quartier merveilleux de Montréal hein)
  • Les bus de nuit où il n’y a pas que des vieux mecs morts pilo et chelou
  • Avoir un four dans la cuisine
  • Winners & Dollarama (la.base.)
  • Pouvoir aller manger une poutine à 3h du mat
  • Le soleil et le ciel bleu en hiver
  • La neige, encore et toujours
  • Les écureuils à la place des pigeons
  • Les cours de Feminist et Gender studies qui ne sont pas du bullshit total voire sont totalement passionants, et au sein desquels j’ai pu vraiment débattre (au lieu de passer mon cours à débattre de ces sujets sur internet étant donné qu’à Sciences Po ce genre (huhu) de cours est définitivement nul)
  • N’avoir besoin que d’un papier d’identité pour loueur un appart/une chambre

Bien sûr tout cela sera plus ou moins dans mon rapport. Dans une forme édulcorée et bien présentée.

Mais si des futurs 3A ou futurs expatriés me lisent voilà quelques points essentiels à retenir:

– Les québécois ne sont pas plus gentils (ou moins gentils), que les autres être humains de cette planète en général, ou que les français en particulier. Ils sont humains. Oui ils font la ligne pour monter dans le bus, mais cela dit ils ne te laissent pas plus descendre du métro qu’un français. Oui certains sont adorables et feront tout pour que tu te sentes bien dans leur pays, d’autre n’en auront manifestement rien à faire, voire au contraire. Non ils n’adorent pas tous les français, n’oubliez pas que nous les avons abandonné face aux anglais. Voilà, voilà.

– La 3A n’est pas la meilleure année de votre vie. En tout cas je ne l’espère pas pour vous. Toutes vos années ont eu/auront du bon et du mauvais. Toutes contiendront de nouvelles expériences, rencontres et découvertes – ou en tout cas je vous le souhaite. Se dire avant et après la 3A que ce sera/c’était la meilleure année de votre vie a quelque chose de stressant et de très triste. La 3A n’est pas l’apogée de votre vie, la suite n’est pas une longue descente vers l’enfer de la vieillesse. Donc ne vous mettez pas la pression, cette année sera ce qu’elle sera: une année.

– Si vous ne voulez pas passer votre temps avec des français, fuyez. Montréal pullule de français, oui même McGill. Je n’ai pas dit que c’était mal (cf. mon point sur les français et mon amour pour eux), mais sachez le.

– Le Mont Royal n’a rien d’une montagne ou d’un parc, c’est en gros une sorte de colline boisée sillonée par une route groudronnée.

– L’hiver n’est pas si terrible. Oui on a eu des -40 degrés celsius mais ça n’a duré que 3 jours sur tout l’hiver. Et il ne neige pas constamment, juste quelques fois par an (certes, c’est toujours plus qu’en France). Et oui il y aura toujours de la neige autour de vous mais les voies de communication seront toujours déneigées rapidement. Et le froid est sec et le soleil brille souvent, ce qui est très agréable contrairement à la grisaille française. Et la vie continue (c.f. la Nuit Blanche, l’Igloo Fest etc.etc.)  Bref, ça va aller, vous n’allez pas mourir, loin de là.

Il est 4h12, je crois que cet article n’a ni queue ni tête et je suis fatiguée. Avec un peu de chance ma mère sera heureuse d’avoir quelque chose à lire et ma famille et mes amis me diront que ça les a fait rire. Mais peut être pas. En tout cas, si ils passent par là, qu’ils sachent qu’ils m’ont vraiment manqués et que finalement, la chose qui fait de la France le meilleur pays du monde à mes yeux c’est surtout le fait qu’ils y soient. Et comme je le dit souvent, peut importe le lieu, le temps ou ce que l’on fait, l’important c’est avec qui on le fait. J’ai hâte de n’être plus qu’à quelques heures (maximum) de TGV de vous tous.

Je sombre dans la mièvrerie la plus totale mais tant pis. Tout ça pour dire que, voilà, demain je commence ce foutu rapport.

Ah une dernière conclusion: les mecs féministes, c’est cool.

Bref, bref, demain, promis juré, j’écris ce rapport (ou pas)

Que rien n’est impossible (si je suis prête à me battre)

Cet article aurait pu s’appeler « de mes deux jours à Ottawa » ou « de mes deux jours au Parlement » ou que sais-je encore. Mais je me rends compte que ce dont je me souviendrais c’est ça « rien n’est impossible ». Des hommes le font, nous l’avons fait, tu peux le faire si tu le veux. Et tu devrais le faire parce que c’est un métier passionnant et gratifiant. Ce dont je me souviendrais c’est l’état dans lequel j’étais à la sortie de la première conférence. Je me sentais forte, indestructible et heureuse, surexcitée, motivée, extatique. Un mélange de sentiment incroyable que je n’avais jamais connu auparavant.

Mais revenons un peu en arrière pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle. Il y a quelques mois, sur un des groupes Facebook de McGill, un post attire mon attention. Ca parle d’un séjour à Ottawa de 2 jours. Ca tombe bien je comptais y aller, à Ottawa. Ca parle de femmes et de politique. Ca tombe bien aussi ça m’intéresse, et pas qu’un peu. Donc je clique sur le lien et je tombe sur le site de Women In House (A Woman’s Place is in the House). Je ne vais pas vous faire une description complète, allez voir sur leur site tout est expliqué. Il y a un formulaire de candidature à remplir: pourquoi serais tu la candidate idéale, qu’est ce que t’apporterais le programme, que ferais tu pour améliorer la participation des femmes en politique. Retour sur Facebook. Dans les commentaires, la fille qui a posté le lien précise que les canadiennes seront favorisées (puisque c’est leur Parlement qu’on va voir, forcément). La flemme de répondre aux trois questions, surtout si j’ai aucune chance. Je serais jamais prise de toute façon, ça sert à rien.

Mais la veille je me dis, stop arrêtes de te dévaluer, tu le fais à chaque fois et à chaque fois tu as ce que tu veux. Ça ne coûte rien d’essayer alors vas y, et si t’es pas prise tant pis. Donc je prends deux heures et je remplis le formulaire. Le pire dans tous ça c’est qu’en fait j’avais des choses à dire. Et apparemment des choses intéressantes…

Quelques jours plus tard, alors que je m’ennuyais royalement dans mon cours d’Urban Planning, un mail apparait sur l’iTouch (très gentiment offert par ma sousoune d’amour que je remercie :p ) « Gmail – Women In House – Congratulations! … » Vague de bonheur dans mon cœur. Sur le coup il faut avouer que j’étais surtout heureuse de partir à Ottawa deux jours tout frais payés. Mais franchement, rétrospectivement, j’aurai payé avec plaisir.

Être acceptée c’est la première leçon que m’a donnée WIH: 130 candidatures et 30 places, très grande majorité d’américains. 2 ou 3 étudiantes d’une autre nationalité dont 1 française, moi. Je ne suis pas nulle, je ne suis pas inintéressante, je ne suis pas débile, je suis capable. Ça parait con. Et les gens qui me connaissent mais ne sont pas très proches de moi croient que j’ai une confiance en moi à toute épreuve. Non, loin de là. Vous voulez une preuve? Je n’ai parlé à personne de ma candidature. Surtout pas à ma famille ou à mes amis proches. Trop peur de pas être prise. Trop peur de rater et de pas être à la hauteur.

Mais tiens dans ta gueule mon manque de confiance, j’y suis dans les 30 et fuck that! Quand on veux on peut.

Bref, revenons à nos moutons. Le 6 novembre, petite réunion où les 3 coordinatrices (des participantes de l’année dernière) nous expliquent comment ça va se passer. Il faut s’habiller « Business attire », pas trop mon style. Du coup séance shopping avec Amina, pro incontestée du business attire. J’ai un pantalon, un blaser, des hauts très classes et le 19 à 6h30 am je suis dans le bus.

La première journée fut intense. Dès notre arrivée, à peine le temps de poser nos bagages et de nous changer, la première conférence commence. 5 femmes, une femme politique, une journaliste, deux activistes (dont une est entrée en politique) et une lobbyiste, viennent chacune leur tour nous parler de leur carrière, de leur parcours personnel, des difficultés mais aussi des récompenses. Beaucoup parlent de la culpabilité vis-à-vis des enfants. « La culpabilité sera toujours et forcément là, mais ça vaut le coup et quand vous partez travailler et que votre fils vous dit « vas changer le monde maman » ça n’a pas de prix. » Wahou. Juste, wahou. Toutes sont passionnées par leur métier. Toutes nous disent que ce sera plus facile pour nous, qu’elles seront là pour nous aider là où elles n’avaient pas de mentor ou de modèle. La moi enfant puis adolescente qui voulaient « changer le monde » jubile. C’est possible. C’est possible et c’est le choix d’une carrière plus qu’intéressante. « Apprenez comment fonctionne le système, faites attention à l’argent, comprenez les nouvelles technologies, ne vous excusez pas d’avoir des enfants, ne laissez pas les gens vous jugez sur votre apparence ». Mais surtout « allez y, engagez vous, n’attendez pas, ne cherchez pas d’excuses ». Première conférence de ma vie où je prends autant de notes et dont je ressort en me disant que c’est génial ».

WIH 2012!

WIH 2012!

Après ça, lunch, visite du Parlement (notamment la très belle bibliothèque, photos interdites désolée, vous pouvez avoir un aperçu ici ou ) et « Question Period » (= questions au gouvernement). C’est très tendu entre les conservateurs (au pouvoir) et l’opposition officiel (NDP) à cause de la question du budget.

Le Parlement

Couloirs du Parlement et Chapelle du Souvenir

Vue sur Ottawa depuis la Tour de la Paix

Vue sur Ottawa depuis la Tour de la Paix

Mais on ne peut pas rester longtemps car la deuxième conférence va commencer avec 3 députés: la seule députées du parti vert, un député libéral et une députée NDP. Une des coordinatrices leur pose des questions sur leur engagement en politique, sur la question de la parité etc. Mais très vite ils doivent partir: les conservateurs déclenchent des votes pour contrer les discours-fleuves du NDP. Dès qu’un vote va avoir lieu, dans tous les bâtiments et toutes les salles du parlement, une lumière flashe et une sonnerie retenti.

Question Panel - de g à d: Nikki Ashton (NPD), Elisabeth May (Verts), Irwin Cotler (Libéraux)

Question Panel (avec un oeil sur l’heure/Twitter)  – Haut de g à d: Nikki Ashton (NPD), Elisabeth May (Verts), Irwin Cotler (Libéraux)

Pas le temps de faire une photo de groupe, ils s’en vont. Du coup on a 2 heures de libres. Avec quelques autres filles on décide d’aller visiter un peu. Un tour par la Cour Suprême, vue du Parlement de nuit, puis ByWard Market où je trouve du thé à l’érable.

Haut: Intérieur de la Cour Suprême - Bas de g à d: Cour Suprême, Parlement, Édifice de la Confédération

Haut: Intérieur de la Cour Suprême – Bas de g à d: Cour Suprême, Parlement, Édifice de la Confédération

Les rues d'Ottawa la nuit - ByWard Market

Les rues d’Ottawa la nuit – ByWard Market

Retour à l’hôtel et direction un cocktail offert par deux sénatrices (une libérale, une conservatrice). Plusieurs députés se joignent à nous. Pour la première fois de la journée on peut vraiment discuter en face à face avec les députés et sénateurs. Un peu impressionnant au début mais je pose quand même mes questions. Surtout une « comment faites vous quand vous n’êtes pas d’accord avec votre parti? » (C’est mon grand problème, si je veux m’engager en politique il faut que je m’engage dans un parti et très franchement je ne suis ni entièrement d’accord avec le PS ni entièrement d’accord avec le FdG ou EELV, bref c’est la merde). La conservatrice me réponds qu’il faut définir notre limite, les valeurs qu’on ne peut absolument pas trahir et faire des concessions pour le reste. Pas mal comme réponse. J’ai plus qu’à hiérarchiser mes valeurs, youhou!

Après ça dîner entre nous, j’avais déjà rencontré une québécoise, j’en rencontre une autre (qui d’ailleurs est allée en échange à Sciences Po haha!), moi qui désespérais d’en rencontrer à McGill!

Il est à peu près 23h, il est temps d’aller dormir. Le lendemain, rendez-vous au bureau de ma députée dans l’Edifice de la Confédération. Il est 9h, je suis en avance. Tant mieux, elle est déjà à son premier comité, elle a dormi 2 heures cette nuit car il fallait remplacer un collègue au comité des finances et du budget. Son assistant m’accompagne donc au premier comité de la journée, celui duquel elle est membre permanente: les affaires étrangères. Au Canada, les ministres sont des députés et l’opposition officielle désigne un « cabinet fantôme » avec ses propres députés. Eve Péclet – ma députée donc – fait partie du « ministère » des Affaires Étrangères. Le comité est public, deux témoins (des chercheurs) sont invités à donner leur avis sur la position que devrait prendre le Canada au sein du Conseil Arctique qu’il va présider pour 2 ans à partir de 2013. Géopolitique, commerce, souveraineté, écologie, eaux internationales, pays observateurs permanents, financement, tout est abordé. Je n’y connaissait rien (La France y est pourtant observateurs permanent tout comme plusieurs autre pays européens. Bien évidemment les pays scandinaves en sont membres à part entière. L’UE s’est cependant vues refusé le statut d’observateur permanent et doit demandé une autorisation à chaque fois, tout comme la Chine et le Japon) mais j’ai rapidement compris ce dont il s’agissait (avec parfois l’éclairage précieux de l’assistant de Mme Péclet) et ce fut finalement très intéressant. A la fin, un des experts a félicité Mme Péclet pour sa question (sur la réglementation notamment environnementale dans les eaux internationales). Wahou.

Ah oui parce que je ne vous ai pas dit. Ève Péclet a 24 ans. Elle en avait 23 quand elle a été élue et finissait à peine sa licence de droit à l’Université de Montréal. Elle m’a dit avoir toujours voulu faire de la politique ou au moins quelque chose en rapport, quelque chose d’engagé, mais qu’elle ne pensait pas être élue si tôt. En fait en 2011 il y a eu au Canada ce qu’on appelle la « vague orange » (la couleur du NPD). Les libéraux, qui étaient jusqu’alors l’opposition officielle, mais aussi le Bloc Québécois ont perdu de nombreux sièges au profit du NPD – notamment au Québec. Le NPD étant le seul parti fédéral à s’imposer des quotas, cela a permis d’améliorer considérablement la représentation des femmes et des jeunes à la Chambre des Communes.

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Ève Péclet (NPD) et moi

23 ans. C’est comme si un an après la fin de mon master, en mai 2015 (on n’est jamais à l’abri d’une dissolution de l’Assemblée à la Chichi haha!), j’étais élue députée. Ève m’a confirmé que, surtout par rapport à son âge, beaucoup émettaient des doutes sur ses compétences, mais qu’elle n’a pas renoncé. Elle a travaillé dur et sérieusement pour qu’on la prenne au sérieux.

Bref, après ce comité, Mme Péclet a du aller voter. Vote que j’ai regardé avec ses assistants depuis son bureau. Ensuite nous l’avons rejointe au comité des finances. Je n’étais pas censée pouvoir y assister car la séance était à huis clos (chaque député a donc droit à un seul membre de son équipe). Mais finalement son assistant m’a laissé sa place, donc j’ai eu la chance d’être au cœur de la question du budget. Comme c’était à huis clos je ne peux pas vous en dire plus sur le contenu de la séance MAIS à la fin j’ai eu le droit de prendre une photo de la salle qui était vraiment très belle:

Avouez que ça a de la gueule

Avouez que ça a de la gueule

Après ça on a lunché sur le pouce dans le « hall » de l’opposition. La Chambre des Communes (équivalent de notre Assemblée Nationale) est rectangle, la majorité et l’opposition se faisant face. De chaque côté de la salle, se trouvent des « hall » où les députés peuvent attendre pour voter, manger, faire des recherches sur les ordinateurs mis à disposition etc. Avant chaque vote ils doivent y être un peu à l’avance afin de faire acte de présence (c’est très contrôlé par les partis, il faut une bonne raison pour louper un vote). Ensuite j’ai assisté à la Question Period depuis ce même Hall.

le Hall de l'opposition (NPD, Libéraux, Verts, Bloc Identitaire)

le Hall de l’opposition (NPD, Libéraux, Verts, Bloc Québécois)

Après ça nous nous sommes rendues à une réunion de « ministre » des affaires étrangères de l’opposition qui rencontrait Tawakkul Karman, Prix Nobel de la Paix 2011 (rien que ça) pour son implication dans le Printemps Arabe au Yémen notamment concernant le droit des femmes, Prix qu’elle a reçu au côté de deux autres femmes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee. Rencontrer un Prix Nobel de la Paix, c’était un peu un rêve de gamine. (NB: Il faut savoir que chez mes parents, il y a un poster avec tous les Prix Nobel de la Paix dans les toilettes. J’ai lu les petites biographies de chacun avec une admiration sans limites. A mon avis c’est celui qui a le plus de valeur – ce qui explique mon agacement quand on l’offre le décerne à Obama ou dans une moindre mesure à l’UE) Alors en plus que ce soit une femme récompensée pour son action pour le droit des femmes dans son pays…

Ève Péclet et Tawakkul Karman

Ève Péclet et Tawakkul Karman

Après ça, encore deux votes puis Mme Péclet devait vite prendre la route pour Montréal où avait lieu une levée de fond pour le NPD. Elle a proposé de me raccompagner en voiture ce que j’ai immédiatement accepté. On a parlé de beaucoup de choses que je vais garder pour moi. Je vais quand même vous dire sa réponse quant au choix du parti qui étais similaire à celle de la libérale tout en ajoutant que tu peux aussi influencer à la marge les discussions au sein de ton parti sur les prises de positions officielles.

Vu ce que je lui ai dit, elle pense que je suis plus proche du PS. Mais moi je ne suis pas encore convaincue, il va me falloir du temps avant de vraiment faire un choix. Au pire je ne m’engagerais pas en politique mais dans le milieu associatif et militant. Une chose est sûr, moi aussi j’ai un peu envie de « changer le monde », que ce soit d’un façon ou d’une autre. Et face à tous les gens ou médias qui me diront ou me feront comprendre que c’est une perte de temps, que je suis trop idéaliste, qu’en vieillissant je changerai d’opinion, que « ne pas être de gauche à 20 ans c’est manquer de cœur, mais que de ne pas être de droite à 40 c’est manquer de cerveau » je penserai à ce qu’Ève m’a dit:

« L’intelligence en politique vient du cœur et pas de l’esprit »

Je penserai à toutes les femmes qui nous ont parlé pendant ces deux jours à leur message de combativité, de l’importance de se battre, d’y aller et d’y croire.

Je ne ferai peut être pas de la politique, mais à chaque fois que je serai découragée professionnellement je penserait à elles.

Ce blog n’a jamais aussi bien porté son nom.

Je vous laisse méditer tout ça

Je vous laisse méditer tout ça

De l’Automne Montréalais

N.B. Le début de l’article parle de météo et fait un usage irraisonné des majuscules – vous êtes prévenus.

Ca y est. J’ai acheté mon manteau en duvet, maintenant il commence à faire froid. Chaque jour, de plus en plus de gens dans la rue portent leur manteau en duvet. Pour ma part je m’accroche solidement à mon manteau français (le « sac poubelle » pour les connaisseurs, l’autre n’est pas assez long/chaud). Quand j’oublie mon écharpe, je cours la chercher en priant pour que ce putain de bus ne passe pas entre temps. La moi ado qui sortait en t-shirt et cheveux mouillés l’hiver a vraiment disparue. Bref, je sens le jour fatidique s’approcher, le jour où il fera tellement froid que je vais mettre LE manteau. Le flip c’est: et si j’ai encore froid même avec le manteau? PEUR. PEUR.

Mouliskov l’Esquimau – Pardon, l’Inuit.

Bref, bref, en attendant c’est encore l’automne même si la température est clairement celle d’un hiver français et que Sandy (enfin, ce qu’il en restait) a emporté toutes les feuilles colorées (le « Mont » Royal est assez triste du coup).

Avant/Après (bon on a quand même eu droit à un arc-en-ciel en guise de dommages et intérêts)

Il faut savoir que j’ai tendance à détester l’automne, à Paris il fait moche, gris, pluvieux et les feuilles sont maronnasses moches. A Montréal il a plus tous les weekend pendant tout le mois d’Octobre (vous n’aurez donc pas de photos des Laurentides…) MAIS au moins la semaine il faisait beau (et même parfois chaud (deux jours) été indien mon amour) et surtout les feuilles étaient TROP cool. Ca m’a fait pensé aux images qu’on te montre en primaire pour t’apprendre les saisons, le VRAI automne, la base.

Remontons le temps jusqu’au moment où il faisait presque beau les week-ends: fin septembre. X et Y m’ont proposé d’aller ramasser des pommes avec leur voisine J, une québécoise plus qu’adorable. Donc j’ai dit oui. Le principe c’est de payer un sac et de le remplir au maximum – tout en se gavant de pommes au passage. Trop cliché vous allez me dire? Bah figurez vous que la plupart des gens y vont au moins une fois par automne et que J était très étonnée que nous ne fassions pas ça en France. (Cela dit d’après Amina il y a des trucs du genre en Normandie, ça me donne envie d’exporter la tradition).

Risquer sa vie sur des échelles triangles bancales pour des pommes: Check.

Le petit problème c’est qu’à la fin de la journée tu as beaucoup trop de pommes pour ton petit estomac.Donc, compote, beurre de pomme, gelée de pomme (qui s’est transformée en caramel…), tartes aux pommes (cuite dans une poêle faute de plat à tarte, MacGyver style.), crumble…

Pâte feuilletée faite maison: Never.Again.

Et tient tant qu’on parle de nourriture, j’ai aussi fait de la soupe au potiron. Oui j’aime recréer des clichés dans la vraie vie, so what? Il ne me manquait plus qu’une cheminé pour la manger au coin du feu. Too bad.

Je suis sûre que même ma sista l’aurait aimée. C’est dire.

J’ai aussi fait de la tartiflette récemment. Oui bon c’est un plat d’hiver et c’est un article sur l’automne: je sais. Sachez que si vous comptez en faire une, ça vous coûtera limite moins cher d’importer le reblochon vous même. C’est la première fois qu’un commerçant m’a dit que les prix étaient haut parce qu’il n’y avait pas assez d’importations en ce moment. Donc le reblochon = luxe. Mais ce n’est pas l’effet Veblen qui me l’a fait acheter, c’est l’effet tout-le-monde-me-manque.

Voilà voilà pour ce qui est de la nourriture bouffe. Oui parce qu’ici on utilise le mot « bouffe » comme si c’était un mot normal et pas un mot à connotation péjorative. Genre le slogan de la chaîne de supermarché IGA (les plus chers et les plus « classes », genre Monoprix) est « Vive la bouffe! ». Ouais, ouais… Bienvenue en terres barbares.

L’automne c’est aussi Halloween. Et pas qu’un peu. Dès fin Septembre, Dollarama (le magasin qui m’a sauvé la vie à plusieurs reprises), était rempli de décorations, costumes et accesoires pour l’Halloween. Comme j’ai un côté rebelle je suis allée à une soirée anti-costume, mais comme j’ai un côté fun je suis aussi allée à une vraie soirée d’Halloween. MISN (l’équivalent mcgillois du Buddy Program sciencespiste) avait entièrement décoré une maison en mode maison hantée. C’était open-beer et open-bonbons. C’était cool. Je me suis donc trouvée une robe de Marylin Monroe sur Kijiji (un autre life-saver) que je suis allée chercher à l’autre bout du monde (non en fait j’ai juste traversé le Saint Laurent pour y aller, mais c’est déjà fou). Et je me suis renversée un tube de fond de teins vert et un tube de faux sang sur tout le corps. Parce que j’avais envie de faire vraiment peur. Mes colocs m’avaient bien fait comprendre que les filles étaient censées être sexy et que sinon j’allai être la fille bizarre (comme dans Lolita Malgrè Moi, si vous ne connaissez pas vous avez raté votre adolescence). Du coup j’ai trouvé un compromis: Marylin-Zombie (et la plupart des gens on reconnu Marylin malgrè le Zombie, contre toute attente). C’était très cool.

Amina, Rui, Emilie et moi 🙂

Oh et puis dans la série cliché, je suis allée à une soirée Storytelling avec une vieille dame qui raconte des histoire, des cookies et du chocolat chaud. Dans la série un peu moins cliché, on a fini la soirée avec Noémie (une autre que moi, je ne parle pas encore de moi à la troisième personne) et Katerina là:

Soirée Drag&Burlesque de Queer McGill

A part ça j’ai fini ma formation Excel, changé de couleur de couleur de cheveu, survécu à un tremblement de terre et été acceptée au programme Women in House, dans une semaine je serai donc à Ottawa en train de suivre Eve Peclet, députée à la Chambre des Communes (et ça c’est très très cool).

Amour et paix dans vos coeurs

De ma petite escapade à New York

Avant-propos: Pour ceux que ma vie n’intéresse pas (et comme je les comprends) rendez-vous à la fin de l’article pour mes coup de cœurs et conseils.

Pour voir les petites photos perdues dans des montages en grand, cliquez dessus puis zoomez

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Ceux qui me connaissent savent à quel point j’aime les voyages. Un amour transmis par mes parents qui n’ont jamais arrêté de voyager avant, pendant et après les deux grossesses de ma mamoune. Quand j’étais à l’école primaire, j’étais toujours très déçue de n’avoir aucune origine intéressante (française c’est nul quand t’as des italiens, des laotiens et autres espagnols) mais j’étais toujours très fière de faire la liste des voyages que j’avais fait. Pour mes 10 ans j’ai PLEURE de joie quand mes parents m’ont fait la surprise d’aller en week-end fin de semaine à Rome, et après ça, mon plus grand rêve a été de faire le tour du monde (oui oui aujourd’hui encore sauf qu’en plus je veux le faire sans prendre l’avion). Bref, la 3A pour moi ça rimait forcément avec voyage et ce même après avoir découvert le manque cruel de vacances, merci McGill.

Il y avait un voyage obligé, c’était chez Marie. Marie est une de mes plus proches amies que je connais depuis des années, il y a quelque mois on s’est rendues compte qu’on allait peut être se retrouver à des milliers de kilomètres de chez nous mais sur le même continent en même temps. 7 petites heures de bus nous séparant, on s’était promis de se retrouver chez l’une puis chez l’autre. Dès que le premier semblant de vacances (j’ai revu ma définition à la baisse) s’est profilé, j’ai sauté sur l’occasion. Ce fut donc la longue fin de semaine de l’Action de Grâce, du 5 au 8 Octobre (oui j’ai séché mon seul cours du vendredi, tiraillée par la culpabilité peur qu’il y ai un pop-quizz (je ne ferai pas tenir le suspens plus longtemps, il n’y en a pas eu)) Vendredi matin 7h30 j’embarquais donc à bord d’un confortable bus Greyhound en direction d’Albany; capitale de l’État de New York.

Montréal – Albany – New York avec une charmante escale à la frontière

Le voyage s’est plutôt pas mal passé, j’ai dormi (Noémie + moteur = dodo (et non pas libido extatique contrairement à ce que croit mon coloc)), j’ai admiré les couleurs automnales et… J’ai passé la frontière. Le regard du douanier quand j’ai dis qu’on allait faire l’aller-retour à New York dans la journée et que donc je ne dormirais pas sur place était… Priceless. Genre, « hmmm est ce que c’est juste une étudiante fauchée ou est ce qu’elle prépare un attentat.. Je ne sais pas… » Il a décidé que j’étais une étudiante fauchée et j’ai pu tranquillement lui filer 6$ pour remplir un petit papier vert. A côté il y avait un couple de français qui n’avait pas pris de dollars US, quand ils sont partis chercher quelqu’un pour le faire le change dans le bus, le douanier a lâché un joli « they come to the US and they don’t have money?! » on sentait le « What the fuck men?! » venir mais il s’est retenu. Bref, moi à côté d’eux je passais pour la candidate idéale.

Récompense de ces deux heures (oui, oui ça ne rigole pas) d’attente, les paysages vallonnés de l’État de New York, aucun signe de vie humaine, juste la route et les arbres rouge et or. J’étais sur un nuage.

Et puis finalement, arrivée dans la charmante gare glauque d’Albany. Marie est venue me chercher, on s’est baladées au Washington Park puis on est allé manger des S’mores. Les S’mores sont une des inventions qui font que – parfois – j’aime les États Unis. Leur nom est la contraction de Some et More parce que quand c’est fini tu en veux encore, oui parce que les S’mores c’est un marshmallow grillé et du chocolat entre deux biscuits (le chocolat fondant légèrement au contact du marshmallow chaud…) C’est délicieux.

Et là vous êtes tous jaloux

(Photo par Marie)

Après ça on a marché jusqu’à chez Marie en faisant un crochet au supermarché pour le brunch du dimanche et les fajitas du soir même (Comment ça cet article ne parle que de bouffe?) J’ai vu « mon » premier obèse motorisé. C’était assez glauque et pas mal triste… A part ça Albany est une ville charmante où se côtoient immeubles immondes, bâtiments historiques magnifiques et coquettes petites maison (comme celle où habite Marie). Le soir ce fut donc rencontre avec sa coloc’ Kaouthar et fajitas. Ensuite on est vite allez se coucher car le lendemain on était levées à 5h pour partir à New York.

University of Albany – 6:30 am

Vers 9h45-10h, j’ai vu la Skyline en vrai de mes propres yeux.

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!!!!

Mon état d’excitation était indescriptible, à base de sautillage sur mon siège et gros sourire indécollable de ma face. Le genre de moment pour lequel t’es prête à supporter tous les autres, aussi chiants soient ils (oui, procédures d’immigration vers le Canada et les USA je parle de vous, coucou les douaniers). Finalement on est passé sous l’Hudson River et on est arrivé au terminal des bus, à deux pas de Time Square… Où nous sommes allées sans tarder, avant de prendre le cap de la Public Library (bâtiment construit dans les années 1910, un bijou) où nous devions rejoindre Amina et Alexis (ce qui fut impossible car leur bus avait pris du retard). Nous avons ensuite visité le Centre International de Photographie où il y avait une expo géniale sur l’Apartheid en Afrique du Sud (pensée pour ma Anna forcément).

Time Square Daytime

New York Public Library

Ensuite, on a pris le métro jusqu’à Brooklyn où nous nous sommes promenées dans le Jardin Botanique puis Prospect Park. Ensuite re-métro jusqu’à Chelsea où nous avons mangé un cupcake Red Velvet chez Billy’s avant de nous balader à travers Greenwich Village (en passant par le Washington Square où on a profité d’un groupe de jazz qui jouait là), puis SoHo puis le financial district (vers Ground Zero) pour terminer sur le Brooklyn Bridge, pile poil pour le coucher du soleil. Perfection.

Point « Je-suis-une-Tv-Show-Addict »: je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Lily de HIMYM, la pro du métro New Yorkais – parce que j’ai pas compris un mot de ce qu’a dit le chauffeur

Brooklyn Parks

NY Food

Chelsea – Greenwich Village – SoHo – Ground Zero

Sunset on Brooklyn Bridge

Après ça on s’est perdues dans les méandres de Chinatown, de nuit. A un moment, on a réalisé que selon la carte on était à Little Italy, mais il y avait encore des enseignes en Chinois de partout. Notre sens de l’orientation nocturne à été mis à l’épreuve mais finalement on a réussi à retrouver Midtown et à voir de plus près le Flatiron, l’Empire State et le Chrisler (mon préféré). Et on a mangé un délicieux hamburger (avec des frites à la patate douce, mamma mia…)

Chinatown

Chrisler – Empire – Burger (ça rime)

Pour finir  on s’est tranquillement baladées dans Time Square en passant par Grand Central, gare construite à la même époque que la Bibliothèque (et accessoirement là où a été tourné ça (putain faut que je me soigne)) et puis on est retourné à la gare direction Albany. (Coucou Mr Douanier, tu vois je n’avais pas menti, bisous.)

Times Square by night – Grand Central

See you soon NY

Le lendemain (enfin techniquement le jour même vu qu’on est arrivées chez Marie vers 3h am), après un incroyable brunch préparé avec amour par Marie (oeufs, pomme de terre, saucisses, pancakes natures, au pépites de chocolat, et aux pommes, céréales, thé, bref le paradis.) Ensuite on a passé un dimanche tranquillou à bosser (ou pas) et pour ma part, à préparer le programme du lundi…

Lundi matin donc, à nouveau levée aux aurores, je pars sac sur le dos, seule dans la nuit d’Albany. Heureusement Marie m’avait tout bien expliqué et les chauffeurs de bus étaient gentils (bon et puis j’aime à penser que dans un environnement pas trop hostile j’arrive à survivre seule) et je suis donc arrivée à New York. J’aurai bien voulu m’extasier comme la première fois mais on était bloqué dans les bouchons parce qu’un camion bloquait l’entrée du terminal des bus. Le chauffeur nous a proposé de nous laisser descendre avant, proposition que je me suis empressée d’accepter. Je me suis donc retrouvée quelque part vers la 10th street et la 8th avenue, et il faut croire que j’avais pas une tête si merdique que ça parce qu’un mec a trouvé le moyen de me dire un truc genre « heyy prettyyy » avec un regard salace (quoi comment ça ça n’a rien à voir avec l’apparence c’est juste parce que je suis une femme et donc un bout de viande??) J’ai ignoré cet individu inopportun et j’ai réussi à trouver le métro (vous voyez que je sais me débrouiller seule!) direction la Statue de la Liberté où j’avais rendez-vous avec Amina et Alexis, deux sciences-pistes eux aussi en échange à Montréal.

Statue of Liberty – Ellis Island

La queue de 2h30 à la sécurité nous a dissuadés d’aller visiter le musée d’Ellis Island, d’autant que nous avions des tickets pour Ground Zero. Ce sera donc pour la prochaine fois! En attendant nous nous sommes dirigés vers le Financial District où nous avons retrouvé Philippe qui avait nos tickets. Après une somme toute assez rapide attente (et un passage au détecteur de métaux assez drôle (le mec de la sécurité m’a fait lever les bras puis les secouer, ce qui est assez ridicule et qui en fait était une blague, mais évidemment j’ai obéi docilement, et il a explosé de rire, du coup moi aussi)) on est arrivé dans le mémorial de 9/11. Les fontaines sont selon moi un très très bon choix, c’est vraiment magnifique, grandiose et touchant. Et puis aucun avion ne pourra les détruire (contrairement à la Liberty Tower qui elle me fait un peu peur…)

Memorial Pools & Survivor Tree

Après un peu de shopping à Victoria Secret puis une pause à KFC car les zozos avaient faim, on a pris la direction de Magnolia Bakery (oui, oui celle de Sex And The City, sauf qu’on est allé à celle de Columbus Ave. plutôt que la vraie qui est à Chelsea et dont l’entrée est contrôlée…) et c’était TROP bon. Un petit bout de paradisdans la bouche, fondant, moelleux, tasty hmm… Par contre il ne vaut mieux pas essayer d’estimer la quantité de beurre et de sucre glace dans le glaçage si on veut profiter pleinement de l’expérience…

Chocolate & Pumkin Cupcakes

Après ça, Alexis et Amina ont du s’en aller prendre leur bus; du coup je suis restée toute seule, j’ai traversé Central Park (dans la largeur hein je suis pas folle (enfin sur ce point là en tout cas)) pour rejoindre le MET de l’autre côté. Comme mon amour de la Renaissance & cie est assez limité, je me suis concentrée sur les 19ème et 20ème siècle ainsi que les modernes, en passant par la géniale exposition sur Warhol. J’ai donc pu voir la soupe Campbell en vrai, les Marylin, les Jackie etc. etc. C’était très cool!

Jazzy Central Park

De g à d et de h en b: Kapoor, Pollock, Klimt, Van Gogh – Still, Van Gogh (x2), Monet – Monet, Pollock, Calder

(Les photos étaient interdites à l’expo Warhol)

Après ça, j’ai pris le métro direction Gramercy, quartier où se trouve la très hype friperie Beacon’s Closet où j’ai fait le plein de cadeaux (NB: ne soyez pas fâché-es si vous n’en avez pas; je n’ai acheté que quand je savais que ça plairait vraiment, pas juste pour acheter quelque chose).

Gramercy – Beancon’s Closet

Ensuite j’ai marché jusqu’au parc High Line aménagé sur une ancienne voie ferrée (la cousine new-yorkaise de la Coulée Verte parisienne), j’ai remonté tout le parc de la 14ème rue à la 30ème et c’était absolument magique. Il faisait juste assez beau et chaud, le jeu de lumière installé créé une ambiance intimiste, on admire la ville de nuit tout en étant un peu ailleurs, au dessus, je n’avais même pas le stress du bus (ceux qui me connaissent savent aussi que les horaires des transports sont une de mes grandes sources de stress) parce que mon billet me permettait de prendre le bus à n’importe quelle heure. Ma définition du luxe. Et surement aussi du bonheur. Un moment où tu ne penses plus à rien, où tu te contentes de sourire bêtement et de te dire « t’as une de ces chances meuf… », le genre de moments que je vis parfois en remontant le boulevard Saint-Germain seule un jour de printemps. Le bonheur je vous dit, purement et simplement.

High Line by night

Je vais finir sur cette note positive et éviter de vous conter mon périple retour qui fut bien moins agréable que l’aller. Sachez que je suis arrivée chez moi – pas super fraîche ni dispo – vers 6h du matin et que j’ai enquillé sur ma journée. En mode warrior.

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Petit Guide du New York de Noémie

(qui sera updaté quand j’y retournerai en mai)

Dans le désordre, sans classement

A voir, à faire:    (*gratuit)

International Center of Photography (expo temporaires seulement, n’oubliez pas votre carte d’étudiant!)

– Public Library + Grand Central (pour l’architecture qui fait rêver)*

High Line (de préférence à l’aube ou au coucher du soleil)*

– Brooklyn Bridge (idem)*

– Chinatown la nuit*

– le MET (en ne payant pas le prix affiché, j’ai payé 2$ au lieu des 12 qui sont « recommandés » – a posteriori vu la qualité du musée j’aurai payé plus mais quand même moins de 12)

– Chelsea et Greenwhich Village (en passant par Washington Square de préférence un samedi ou dimanche après-midi, en profitant des bouquinistes aussi)*

9/11 Memorial (la queue est très rapide bien que longue et les tickets sont gratuits mais il faut les prendre à l’avance sur internet)*

A manger:

– les Cupcakes de Magnolia Bakery (en allant à Columbus Ave plutôt qu’à celui dans Chelsea car ce dernier a maintenant un videur – suite au succès de SatC)

– les Hotdogs dans la rue (vérifiez que ce n’est pas trop cher – 2/3$ max – et que vous pouvez avoir tous les condiments – relish notamment, c’est trop trop bon)

– des S’mores si vous en trouvez, j’en ai mangé à Albany donc je n’ai pas d’adresse à vous donner à NY

A acheter:

– des trucs en soldes à Victoria Secret (j’ai trouvé des produits de beauté parfaits)

– des bijoux à Beacon’s Closet (ils doivent avoir un petit créateur qui les fait pour eux, ils sont juste parfaits, je me suis trouvé un petit collier doré avec un pendentif triangle + plein de cadeaux. Il y a aussi des objets déco sympa + bien sûr plein de fringues classés par couleurs)

A télécharger(les apps gratuites que j’ai trouvées utiles – Noémie se met à la technologie wouhou)

– New York True Map: une carte de NY accessible même offline ce qui est pratique quand on a pas internet ou que ça coûte cher – bien qu’elle ne soit pas très très précise (les noms de rue sont précisés uniquement pour les grands axes, la fonction recherche par numéro approximative)

– NYSubview: idem pour le métro sauf que là en plus c’est très précis et très pratique

– GuidePal: une sorte de mini-guide téléchargeable et ensuite accessible offline, pratique pour avoir des horaires ou adresses à portée de mains pour les lieux à visiter, l’option « add to my trip » permet d’avoir ce qui vous intéresse à portée de main doigt (je n’ai pas testé les restaurants et hôtels conseillés en revanche…)

De mon premier match de football américain

Passage obligé d’une année en Amérique du Nord, le match de Football américain. Vous allez me dire qu’au Canada le hockey est plus pertinent MAIS 1) c’est prévu et 2) apparemment la ligue et les joueurs ont des rapports conflictuels en ce moment (Noémie qui vous parle d’actualité sportive, on aura tout vu (Noémie qui parle à la 3ème personne, idem))

Bref, le 7 septembre (oui bon je suis à la ramasse niveau article, je sais) Sherbrooke rencontrait McGill et nous étions au rendez-vous dans les gradins du Stade Molson (celui là même où avait eu lieu Discover McGill).

Coucou!

A ce moment là on était encore naïfs, on se disait que McGill était la 1ère université du Canada, donc on allait forcément écraser Sherbrooke, FORCEMENT.

Et baah non. On n’a pas compris grand chose aux règles, à ce qu’il se passait etc. Par contre le dernier des imbéciles aurait compris qu’on se prenait une raclée. Au 3ème quart temps on était toujours à 0, heureusement on a fini à 14 à 44. L’honneur est sauf (mais bien amoché quand même). J’ai appris par la suite que ça faisait 3 ans que McGill n’avait pas gagné un match de Football américain.

Par contre ils ont battu Harvard en Quidditch et ils sont champions nationaux en Hockey. Tout n’est pas perdu.

Bref, tout ça ne nous a pas empêché de faire comme dans les séries, c’est à dire de manger et de boire:

Gastronomie Nord-américaine (1)

Gastronomie Nord-américaine (2)

Le tout arrosé de bières achetées auprès de filles déambulant dans les gradins.

Comme on ne comprenait rien, on s’est moqué des pompom girls et de leur expression niaise, et on a comparé les footballeurs (pas tous très musclés, loin de là hein, le mythe est brisé). C’était drôle

Oh comme elles sont mignooonnes!

Oooh la belle représentation de la société patriarcale!


 

Les supporters et la mascotte étaient également propices au rire:

Un oiseau migrateur en kilt. Normaaaal

« Fuck Sherbrooke! »

Bref, on n’a pas suivi le match, mais on a eu notre dose de « je vis dans une série américaine! » et on a bien ri.